L'intolérance au gluten
L’intolérance au gluten est une condition digestive déclenchée par la consommation de la protéine de certaines céréales qui provoque la malabsorption des nutriments ingérés tels que les vitamines, minéraux ou autres protéines, glucides et lipides.
Qu’est-ce que le gluten ?
Le gluten est la fraction soluble dans l’eau des protéines contenues dans les céréales.
Il représente 80% des 9 à 10 g de protéines que contiennent les farines.
Ce gluten est composé de 2 fractions que l’on définit par leur caractère soluble ou non dans l’alcool :
- - les gluténines : solubles uniquement dans les solutés basiques, non toxiques pour les malades cœliaques,
- - les prolamines : protéines de réserve, solubles dans l’alcool, toxiques pour les intolérants au gluten.
Toutes les céréales contiennent des prolamines : les gliadines sont les prolamines du blé, les sécalines du seigle, les hordéines de l’orge et les avénines de l’avoine.
Mécanismes de l’intolérance au gluten
Intolérance au gluten et système immunitaire
L’intolérance au gluten est une anomalie auto-immune du petit intestin (intestin grêle) caractérisée par une inflammation de ce dernier.
Chez les patients atteints par cette pathologie, une réaction au gluten se produit, matérialisée par une agression de l’organisme envers son propre intestin grêle.
Ce dernier présente une atrophie de ses villosités qui régulent normalement l’absorption des substances nutritives.
Il en résulte alors une malabsorption alimentaire.
Différence entre allergie et intolérance au gluten
Dans bon nombre de cas, l’allergie alimentaire est confondue avec l’intolérance alimentaire.
Ces 2 réactions sont pourtant très différentes : elles ne mettent pas en jeu les mêmes médiateurs.
L’allergie alimentaire se manifeste par une réaction immunitaire anormale à l’encontre des allergènes aboutissant à la formation d’anticorps qui vont alors entraîner la libération d’autres molécules responsables de l’apparition de symptômes.
Dans le cas d’une intolérance, le corps n’est pas capable de digérer le gluten présent dans les aliments consommés car l’enzyme nécessaire à cette digestion est absente ou inactive.
La réaction est due à l’aliment non digéré lui-même.
Même si le système immunitaire est mis en jeu, celui-ci s’attaque à son hôte et non pas à un corps étranger.
La définition de l’allergie n’est donc pas adaptée.
Facteurs de prédisposition
L’introduction trop précoce du gluten dans le régime alimentaire du nourrisson est également un facteur reconnu alors que l’allaitement maternel serait plutôt un facteur protecteur.
Enfin, il faut savoir que l’intolérance au gluten est très fortement soupçonnée en cas de Syndrome de Down, hépatite chronique active, colite lymphocytique, maladie autoimmune de la thyroïde ou encore syndrome de l’intestin irritable.
Prévalence de la maladie cœliaque
En Europe, 1 personne sur 300 en moyenne serait atteinte par l’intolérance au gluten. A l’heure actuelle, en France, 60 000 personnes sont déclarées intolérantes au gluten, cependant 600 000 seraient atteintes mais non décelées. L’intolérance au gluten peut se manifester à n’importe quel âge : hommes, femmes, enfants, adultes, seniors, tous sont touchés. Bien évidemment, plus le diagnostic est effectué rapidement, moins les dommages sur l’intestin grêle sont importants. L’intolérance au gluten peut, si elle n’est pas soignée, avoir de graves conséquences pour la personne qui en souffre : lymphome ou adénocarcinome de l’intestin grêle, carcinome de l’œsophage, jéjunite ulcérative, carences nutritionnelles… Symptômes et diagnostic de l’intolérance au gluten La maladie cœliaque est difficile à diagnostiquer 3 formes distinctes d’intolérance au gluten :
Cette pathologie est également très présente aux Etats-Unis ainsi qu’en Afrique du Nord, la plus forte prévalence ayant été décrite chez le peuple Sahraoui (5% seraient atteints !).
Elle est par contre très rare dans les pays asiatiques et en Afrique Subsaharienne.
Les symptômes apparaissent à n’importe quel moment de vie. Cependant 2 pics de fréquence ont été identifiés :
Une fois diagnostiquée, il faudra 2 à 3 mois pour retrouver une structure intestinale physiologique (= intestin normal) pour un enfant et jusqu’à 2-3 ans pour un adulte.
L’enfant retrouve très vite ses capacités et les symptômes s’annihilent quasiment.
Complications liées à la maladie cœliaque non soignée
Elle peut également déclencher l’ostéoporose (friabilité des os), l’ostéomalacie (ramollissement des os), des hémorragies internes, des désordres du système nerveux et périphériques, l’infertilité ou encore des troubles émotionnels.
Il est donc très important de diagnostiquer l’intolérance au gluten pour éviter les symptômes courants associés mais aussi les conséquences à plus long terme.
Une multitude de symptômes identifiés
L’intolérance au gluten est difficile à diagnostiquer car les symptômes sont très variés.
L’une des manifestations courantes de l’intolérance au gluten est une mauvaise absorption des nutriments.
Des symptômes classiques :
- la diarrhée
- la flatulence
- le gonflement
- la mauvaise digestion
- la perte de poids
D’autres manifestations moins faciles à mettre en relation avec l’intolérance au gluten :
- fatigue chronique
- trouble de la concentration
- l’irritabilité
- les vomissements
Il en existe beaucoup d’autres moins fréquents : œdèmes mais aussi troubles du foie, du sang, des jointures, de la dentition et même neurologiques.
Pour compléter la liste, la paroi intestinale étant abîmée, elle laisse passer plus d’allergènes.
Le système immunitaire est donc plus sollicité lors d’intolérance.
Ces malades sont plus soumis à des allergies multiples que les personnes non intolérantes.
Une maladie parfois silencieuse : Une autre difficulté pour le médecin réside dans le fait, en général, que la personne ne souffre que d’un seul ou deux symptômes en même temps.
Dans certains cas, il n’y en a pas du tout : la maladie est alors silencieuse.
Comment faire le diagnostic ?
Un diagnostic plus facile chez l’enfant
Dans le cas du jeune enfant, des signes très caractéristiques de l’intolérance au gluten ont été mis en exergue : la cassure de la courbe de poids et le « gros ventre » sont en effet révélateurs de cette pathologie.
Chez l’adulte, le diagnostic prend généralement plusieurs mois.Les symptômes pouvant être évocateurs d’autres pathologies plus courantes, le médecin va d’abord penser à ces dernières avant de faire les tests d’intolérance au gluten.
Des tests de dépistage simples et efficaces
Comme examen clinique, le médecin débutera avec une prise de sang.
Si les résultats vont dans le sens d’une intolérance au gluten, une biopsie sera prescrite.
Seule la biopsie de l’intestin grêle, c’est-à-dire la visualisation de l’atrophie des villosités, permet d’établir avec certitude le diagnostic de l’intolérance au gluten.
Le dépistage : une solution ?
A l’heure actuelle, en France, les tests sanguins de dépistage de l’intolérance au gluten ne sont pas mis en place, contrairement à d’autres pays. En Italie, ce dépistage est mis en place dès 6 ans de façon routinière.Le test est possible au Canada mais pas automatique.
Aux Etats-Unis, les Américains souhaitent que le dépistage de l’intolérance au gluten devienne un test pratiqué très fréquemment.
Demander un suivi diététique