Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (M.I.C.I.)

rectocolite hémorragique/

Rectocolite hémorragique


Comme la Maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique (RCH) est une pathologie douloureuse et invalidante qui fait partie du groupe des Maladies Inflammatoires Chroniques de l'Intestin (MICI).
N'atteignant que le colon, les principaux symptômes sont constitués de rectorragies (émission de sang par l'anus), de diarrhées et douleurs abdominales.
Si la médecine actuelle peut traiter ses symptômes, il n'existe aucun traitement médical susceptible de guérir de la RCH.
La RCH débute chez les jeunes adultes entre 20 et 40 ans.

Elle se caractérise par des lésions continues le plus souvent superficielles qui débutent dans le rectum et peuvent s'étendre sur l'ensemble du colon sans jamais atteindre d'autres segments du tube digestif.
Elle évolue par poussées entrecoupées de périodes de rémissions.
Elle peut s'accompagner de manifestations extra intestinales (articulaires, cutanées, hépatiques...).

Elle est très fréquente dans les pays industrialisés : Europe du Nord-Ouest et Etats-Unis.
Avec près de 3000 nouveaux cas par an, la France est moins touchée.
Contrairement à la maladie de Crohn, cette maladie touche plutôt les non-fumeurs; le tabac (par des mécanismes encore inconnus à ce jour, non liés à la nicotine) protège de la RCH.
L'appendicectomie (dans l'enfance) a également un rôle protecteur.

Comment fait-on le diagnostic de RCH ?

Les premiers examens effectués sont une prise de sang et une analyse des selles, ce quipermet de s’assurer que la diarrhée n’est pas due à une infection (bactérie, virus ou parasite)et de mettre en évidence la présence de sang dans les selles.
L’analyse de sang révèle les signes biologiques d’une inflammation qui sont :

  • la présence d’un nombre élevé de globules blancs et de plaquettes,
  • une augmentation de la vitesse de sédimentation (VS),
  • une augmentation de la quantité de protéine C-réactive (CRP),
  • et une diminution de la quantité d’hémoglobine dans le sang (anémie) qui peut être associée à une diminution du nombre de globules rouges.
Toutefois, les seuls examens permettant de confirmer le diagnostic de RCH sont les examens endoscopiques : coloscopie (tout le côlon), sigmoïdoscopie (partie finale du côlon et le rectum) ou rectoscopie (le rectum).
Ces examens consistent à visualiser l’intérieur du rectum ou du côlon grâce à un tube flexible introduit par l’anus (endoscope ou fibroscope), muni d’un système d’éclairage et d’une caméra microscopique.
Chez les personnes atteintes de RCH, la muqueuse est luisante et rouge, et saigne facilement.
Avant une coloscopie, un régime strict doit être suivi et une préparation spéciale doit être bue la veille pour « nettoyer » l’intestin.
Le jour de l’examen, le malade doit rester à jeun (sans boire ni manger).
Des petits prélèvements de muqueuse (biopsie du côlon) sont effectués lors de la coloscopie.
Ces biopsies permettent généralement d’écarter d’autres affections de l’intestin qui se manifestent comme la RCH.

Symptômes : douleur et gravité

Le symptôme le plus fréquemment rencontré au cours de la RCH est la présence de sang dans les selles (rectorragies).
Ceci peut être accompagné d'émission de glaires, de diarrhées, de douleurs abdominales...
Les poussées sévères de la maladie peuvent déboucher sur une perte de poids, une fatigue importante et de la fièvre.
Dans près d'1/3 des cas la maladie débute avec des lésions limitées uniquement sur le rectum, 1/3 des malades vont avoir une atteinte d'emblée maximale sur tout le colon (pancolite).
Après 20 ans d'évolution, cette atteinte pancolique est retrouvée chez 50% des malades.

Des manifestations extra-intestinales peuvent apparaître : articulations (arthralgies, lombalgies), peau (érythème noueux) ou encore au niveau des yeux et du foie.
Chez les enfants, la rectocolite hémorragique induit des phénomènes de malnutrition, qui peuvent provoquer des retards de croissance staturo-pondérale importants.
Un certain nombre de complications non rares et parfois inaugurales alourdissent la prise en charge médico-chirurgicale de ces malades : colite aigue grave, dégénérescence cancéreuse dont le risque est 18 fois supérieur à celui de la population générale après 20 ans d'évolution d'une forme pancolite.
Les traitements de la rectocolite hémorragique

Les traitements actuels ont pour premiers objectifs le contrôle des poussées, la prévention des rechutes et le maintien d'une qualité de vie optimale pour chaque malade.
Les dérivés aminosalicylés sont très utilisés et leur efficacité a été prouvée dans le cas de poussées légères ou modérées.
Leur emploi en traitement d'entretien permet de maintenir les rémissions.
Ces agents réduisent aussi le risque de survenue d'un cancer colo-rectal.
Les suppositoires et lavements aminosalicylés sont plus efficaces que les corticoïdes administrés par voie rectale.

Les corticoïdes constituent le traitement de base des poussées d'intensité moyenne ou sévères.
Ils sont utilisés sur de courtes pèriodes, afin de limiter les effets secondaires.

Les immunosuppresseurs se sont largement développés.
Ils agissent de manière très ciblée sur certains composants du système immunitaire : l'AZATHIOPRINE, le 6-MERCATOPURINE et le METHOTREXATE sont les plus souvent prescrits.
Leur délai d'action étant de quelques mois, il ne peuvent être utilisés seuls pour le traitement des poussées.
Ils sont indiqués pour les formes évolutives ou de traitement difficile.
La cyclosporine est aussi utilisée dans les formes sévères résistantes aux corticoïdes, sur une courte pèriode.

Les antidiarrhéiques ralentissent la traversée des aliments dans l'intestin.
Les antispasmodiques combattent les douleurs abdominales.
Leur action contre les spasmes peut s'exercer au niveau des fibres nerveuses, des fibres musculaires, ou des deux.
Outre la nécessité d'une alimentation adaptée, un traitement nutritionnel peut s'avérer nécessaire.
Cette assistance nutritionnelle peut être entérale (par sonde nasogastrique) ou parentérale (par voie veineuse).
Elle n'est cependant envisagée qu'en cas de dénutrition importante ou de retard staturo-pondéral chez l'enfant ou l'adolescent.
Elle n'a pas d'effet sur le cours évolutif de la maladie, contrairement à la maladie de Crohn.

Les biothérapies : l'INFLIXIMAB appelé Rémicade en Europe, déjà utilisé dans le traitement de la Maladie de Crohn, a très récemment prouvé son efficacité pour le traitement d'attaque et d'entretien de la RCH.
Le traitement chirurgical est indiqué dans les formes sévères, après échec du traitement médical, dans les formes chroniques invalidantes et dans les complications graves aiguës (hémorragie, perforation, mégacolon toxique).
La chirurgie permet de guérir définitivement la maladie.
Les techniques chirurgicales s'appuient sur une colectomie totale, c'est à dire l'exérèse de la totalité du côlon.
Deux options sont possibles :

  • Anastomose iléo-anale : Exérèse du rectum et confection avec l'intestin grêle d'un réservoir pour le remplacer.
    Dans quelques cas rares, on observe une inflammation du réservoir appelée pochite qui peut être traitée par antibiotiques.
  • Anastomose iléo-rectale : conservation du rectum dans le cas où il est peu atteint et la maladie récente.
    Cette opération offre un meilleur confort post-chirurgical mais peut se compliquer d'une rechute de la maladie sur le rectum.

Traitements contre-indiqués :
Les médicaments anti-diarrhéiques (de type lopéramide) sont contre-indiqués car ils peuvent augmenter le risque de mégacôlon toxique.
De même, certains antidouleurs, et notamment les anti-inflammatoires non stéroïdiens (de type aspirine ou ibuprofène) risquent d’aggraver les symptômes.
Il est donc conseillé de demander l’avis de son médecin avant de prendre un nouveau traitement, quel qu’il soit.

Le rôle de l'alimentation tant en préventif qu'en curatif

Lors des poussées d'intensité moyenne, l'alimentation doit être absolument contrôlée.
Elle doit être adaptée, et entre autres ne contenir ni fibres, ni lactose.
Dans la plupart des cas, la rectocolite hémorragique n’a pas de conséquence sur l’état nutritionnel des personnes qui en souffrent.
Les formes les plus sévères peuvent entraîner une carence en fer (anémie) ou en certaines vitamines.
Dans ce cas, des suppléments de vitamines et de minéraux sont prescrits.
Le suivi nutritionnel des enfants et des adolescents atteints de rectocolite hémorragique est particulièrement important pour éviter un impact de la maladie sur leur développement.

Pendant les poussées, l’alimentation a peu d’influence sur les symptômes de la rectocolite hémorragique.
Limitez ou supprimer la consommation de légumes et de fruits avec une alimentation sans résidu, ainsi que celle d’épices, de caféine et de boissons alcoolisées..
* Cliquez ici pour accéder à la fiche "comment mettre au repos votre intestin avec une alimentation sans résidu"

* Cliquez ici pour accéder à la fiche "comment réintroduire les fibres"

En cas de poussée sévère (diarrhée très abondante et sanglante, anémie aigüe, colectasie),les malades sont pris en charge en milieu hospitalier.
Ils sont nourris par nutrition parentérale et reçoivent, en plus des corticoïdes, des antibiotiques pour éviter les complications infectieuses secondaires au passage dans le sang de bactéries provenant du côlon.
En fonction de la réponse d’une poussée sévère à ces traitements, d’autres approches thérapeutiques peuvent être envisagées : médicaments immunomodulateurs, traitement chirurgical.

  • Nutrition parentérale : Lors de son hospitalisation, la personne est mise au « repos digestif » : elle n’est plus autorisée à manger par la bouche, son alimentation se fait exclusivement par perfusion dans une veine (nutrition parentérale).
  • Traitement de l’anémie : Lorsque le malade a perdu beaucoup de sang, des transfusions sanguines peuvent être nécessaires pour corriger l’anémie.
    Des suppléments de fer peuvent également être administrésen perfusion intraveineuse.

En cas de crise aigüe, pour soulager la douleur et faire cesser l'irritation de l'intestin, il peut être pertinent de le mettre au repos:

  • totalement, avec une alimentation sans résidu de 4 à 5 jours selon l'importance et la durée de la crise
  • partiellement, avec une alimentation pauvre en résidu 8 à 10 jours.
On prévoit ensuite de réintroduire progressivement les aliments contenant des fibres tendres (courgettes...), puis les fibres solubles.
Puis, il sera judicieux d'enrichir l'alimentation quotidienne en fibres afin de prévenir les nouvelles crises.

- Réduire la consommation de fibres insolubles, car elles stimulent les contractions de l’intestin : le blé entier, le son de blé et les petits fruits, par exemple.
Réduire les matières grasses saturés cuites (beurre, crème), car elles stimulent beaucoup les contractions de l’intestin.

- Limiter la consommation des aliments qui peuvent causer des ballonnements et des gaz comme les légumes secs (lentilles, flageolets...), les aliments contenant de l'aspartame et des édulcorants ((par exemple, le sorbitol présent dans les gommes à mâcher sans sucre).
Les réactions varient d’un individu à l’autre.
A jeun surtout, limiter les aliments comme les légumes crus, salades, noix et graines non moulues; et ceux ayant des petite graines comme la framboise, fraise, kiwi, fruit de la passion Les aliments qui ont le plus tendance à fermenter sont le lait et les produits laitiers (en cas d’intolérance au lactose), ceux qui renferment des édulcorants ou du mannitol (un sucre-alcool) et ceux qui contiennent du fructose (comme les pommes avec leur peau, les figues et les dattes).
Les légumineuses et les crucifères (choux de Bruxelles, brocoli, chou-fleur, etc.) peuvent aussi aggraver les symptômes.
Pour absorber ses excés de gaz et limiter les ballonnements, vous pouvez prendre du charbon végétal, que l'on trouve en parapharmacie et pharmacie.
Le charbon peut être utlisé de manière préventive.
Il est recommandé aux personnes intolérantes au lactose d’éliminer les aliments contenant du lactose ou de prendre des comprimés de lactase (par exemple, Lactaid®), l’enzyme qui dégrade le lactose, afin de ne pas priver l’organisme d’une source importante de calcium.
Il existe des tests qui permettent de savoir si l’on est intolérant au lactose ou non.
Renseignez-vous auprès d’un nutritionniste ou de votre médecin.

- Éviter de consommer des aliments acide comme l’alcool, le chocolat, le café et les boissons caféinées car ils stimulent les contractions de l’intestin.
Remplacer les épices (Poivre, cayenne, chili, cari, curcuma, gingembre, anis, aneth, pavot, paprika, muscade, moutarde, cumin, coriandre, clou de girofle, carvi, cannelle, baie de genièvre, graines de céleri, etc.) par des fines herbes.
Consommer la salade et les légumes crus à la fin des repas et enlever la peau et les pépins des tomatesn poivrons et aubergines.

Boire de l’eau régulièrement au cours de la journée.
Manger à des heures régulières, adaptez les quantités à votre faim, bien mastiquer et ne pas sauter de repas.


En période de rémission, l’alimentation doit être équilibrée et diversifiée, riche en oméga-3 et en fibres, sans restrictions.

Réduction du stress

Le stress peut être un facteur aggravant de la rectocolite.
Les techniques de relaxation ont leur utilité pour cesser de « ruminer », mais pour vraiment combattre le stress, il faut en comprendre l’origine, disent les experts.
Cet apprentissage peut se faire de façon autonome ou avec l'aide d'un professionnel.
La rencontre d’autres personnes souffrant des mêmes troubles que soi peut aussi aider.
Certaines approches peuvent aider à vous relaxer :

  • le yoga;
  • la massothérapie;
  • la méditation.

=> Cliquez ici pour savoir comment mieux lutter contre le stress au quotidien

En outre, faire de l’exercice physique régulièrement (30 minutes ou plus par jour) est une bonne manière d’évacuer le stress .

=> Cliquez ici pour en savoir plus sur les bienfaits de l'activité physique"

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